Vos candidats MoDem ont été poser la question sur place !

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Séance de travail dans les locaux du CG 95 sur les documents budgétaires 2009-2010

Assister aux débats droite-gauche du Conseil Général renseigne bien peu sur ce qu'il fait réellement : la polémique politicienne, l'argument d'autorité et l'échange d'avanies, semblent servir de cache-misère à l'approximation des arguments[1].

C'est pourquoi, comme en 2008 et 2009, nous avons été sur place demander les documents budgétaires du Département (provoquant comme à chaque fois la surprise amusée des agents présents : le citoyen-contribuable ne doit pas être une espèce très représentée là-bas).

Contrairement à 2008 et 2009, nous n'avons obtenu que le droit de consulter les documents papier, pas de les emporter : c'est la "dématérialisation" ! Nous avons dû nous contenter d'un giga-octet de fichiers "pdf image" (dans lesquels on ne peut faire aucune recherche de texte ni copier quoi que ce soit).

Par "dématérialisation", vous comprenez sans doute comme moi que ces documents, normalement publics, sont accessibles en ligne sur valdoise.fr ? Peut-être, mais s'il y sont, bravo à qui les trouvera ! Il est vrai qu'à 156 méga-octets le seul chapitre 6 "Situation_des_autorisations_de_programmes_et_d'engagement.pdf" du tome 2, il vaut mieux avoir le très haut débit.

Bilan des opérations ?

La dette du Val d'Oise enfle à grande vitesse - elles atteignent l'équivalent des recettes de fonctionnement de presque une année entière[2] - et il est plus de 2 fois plus endetté que les départements similaires - ça, on le savait déjà.

Cette dette finance, bien entendu, des équipements départementaux : 27 millions cette année dans les bâtiments des collèges, 66 millions dans les routes. Mais aussi d'autres équipements : ceux des communes pour 50 millions (de subventions départementales), ceux d'organismes dits "de droit privé" pour 20 millions.

Quant aux dépenses courantes, 887 millions au total, elles comprennent :

  • 133 millions pour le RSA - soit presque l'équivalent de la totalité de la dotation de l'Etat au département, 164 millions !
  • 78 millions pour l'accueil des handicapés, les "foyers occupationnels" et CAT ;
  • 71 millions pour les "incendies", donc les pompiers (eh oui ! les pompiers coûtent en moyenne 79 euros par habitant et par an) ;
  • 59 millions pour l'APA - à mettre en face d'une dotation spécifique de l'Etat pour l'autonomie qui n'est que de 13 millions, alors qu'en principe il aurait dû financer la moitié de ces allocations soit 30 millions ;
  • 37 millions pour les "maisons d'enfants à caractère social" ;
  • 35 millions pour les foyers de personnes âgées ;
  • 30 millions pour les associations et autres subventions (hors celles à des organismes publics) ;
  • 27 millions d'allocations pour le handicap / l'ACTP : les dotations d'Etat correspondantes sont de 10 millions, y compris pour le fonctionnement de la MDPH ;
  • 26 millions pour les intérêts d'emprunts ;
  • 17 millions pour les dépenses de fonctionnement des collèges ;
  • 8 millions de subventions aux lignes de bus (je présume) au titre des transports scolaires…

A côté, les 1,4 millions d'indemnités des élus et les 1 ou 2 millions pour le comité d'expansion économique font bien modeste. Mais 1 million, c'est déjà l'équivalent d'une quinzaine de salaires temps plein. Et pour ce prix là, on pourrait espérer des publicités-France-Info moins nunuches (c'est-à-dire, l'expression d'une stratégie de développement plus… durable). Et on pourrait espérer que les textes destinés aux investisseurs potentiels soient dans un anglais correct sur le site web. On doit bien arriver à trouver un anglophone natif, dans notre département en pleine expansion ?…

Notes

[1] Pour qui n'aurait pas lu mes billets sur la séance de novembre, je précise que certains conseillers, dont Robert Daviot, se montraient à la hauteur de leur mandat.

[2] 93% plus précisément