Avec quel argent le ferait-elle ?

La suite est connue d'avance :

  1. L'Etat, ne pouvant plus emprunter, va devoir diminuer drastiquement ses dépenses (en revenant à la drachme ou en réduisant drastiquement les salaires, ça revient au même et ça aura le même effet sur le pouvoir d'achat) ;
  2. Ceux qui ont eu la sottise de lui prêter ont perdu leur mise (ou disons, au moins la moitié de leur mise) ;
  3. Les contributeurs européens, le FMI etc., qui ont prêté ces derniers mois, sont encore plus les dindons de la farce, tandis que ceux qui avaient des titres de dette il y a un an ont peut-être réussi à s'en débarrasser.

C'était déjà écrit il y a plus d'un an. Mais les gouvernants mettent du temps à admettre les impossibilités mathématiques. Ça fait partie de leurs fantasmes de toute-puissance - ou de leur crainte maladive des mauvaises nouvelles ; de leur préférence pour gagner encore un peu de temps - encore un 20 heures, encore un consensus en langue de bois, encore des sourires, encore vingt milliards de brûlés, et alors…

Ce qui est tout aussi écrit, c'est que la France est dans le même cas et pour la même raison. L'argent fuit vers l'étranger et les paradis fiscaux, le gouvernement parle de plans de rigueur tout en dépensant à tire larigot, ça dure depuis 30 ans, et ça va péter.

Seulement, comme l'argent fuit un peu moins qu'en Grèce, et que le gouvernement pipeaute un peu moins, ça va péter un peu plus tard. On pourra fermer les yeux encore onze mois et demi, par exemple.

Ou alors, nos banques vont prendre des directs au foie quand la Grèce et consorts auront fait défaut, ça fera s'envoler notre propre déficit budgétaire, et notre gouvernement pourra dire "c'est grave, mais c'est pas notre faute, c'est la Grèce".

Ah oui, pas bête, comme scénario. La force tranquille du foutage de gueule.

Avons-nous encore une chance que ça se termine autrement ? Pourrons-nous retrouver confiance ?