Depuis fin janvier, la campagne semble vraiment partie, à en juger non seulement par l'affluence à la réunion du 7 février, mais aussi par les discussions animées sur Facebook.
Une de ces discussions porte sur la promesse de la liste Georges Mothron, de "créer un grand centre sportif et de divertissement sur la Plaine".
Des responsables de gauche n'ont pas manqué l'occasion de moquer ce projet de "golf" !
Peu avant ou peu après 2008, je ne me souviens plus, j'avais vu passer le projet d'un golf. J'avais été mettre mon petit mot dans le cahier pour le commissaire enquêteur : "surtout pas un golf" !
Un golf, c'est peut-être vert (sans être du tout bio), mais ça crée un grand îlot sans circulations, qui suscite inévitablement des constructions autour… Je me souviens avoir entendu des salariés du CEEVO, quelques temps avant, vanter cette méthode pour préparer l'arrivée de zones industrielles / d'activités sans éveiller la méfiance des habitants[1] !
Je m'étais donc réjoui que la plaine soit classée, et ce type de projet écarté.
Donc, quand j'ai entendu dire que le programme de Georges Mothron comportait un golf dans la plaine, j'ai été éberlué.
Puis, en lisant le document programme, j'ai relevé qu'il s'agissait seulement d'un practice… ouf ! Mais… accompagné d'une série d'autres équipements (bowling, BMX…), et du déménagement de la patinoire ! Ardoise : 20 à 30 millions ? Ajoutons les parkings qui vont avec. Bitumage et bétonnage, donc. Et le tout, dans un secteur enclavé loin des autoroutes : le projet n'aurait même pas l'excuse d'attirer des non-Argenteuillais, et la facture serait pour nous.
Alors que, pour implanter des établissements de loisirs, les terrains bien situés (permettant une activité rentable) abondent, que ce soit dans les friches ex-industrielles le long de la voie sur berge, ou à la sortie Stalingrad de l'A15…
Cette promesse m'a donc stupéfait, de la part d'une liste que je m'attendais à voir particulièrement rigoureuse dans ses projets !
La plaine d'Argenteuil, 21 mai 2005, sur mon photoblog de l'époque.
Notes
[1] Ce qui avait inspiré mon commentaire de novembre 2007 sur le projet de schéma d'aménagement de l'Ile-de-France.
je vois la methode : on fait le buzz sur un projet de golf qui n'existe pas, puis constatant que c'est une invention de Me Cayzac sur son face book, il faut bien trouver autre chose qui y ressemble, meme de loin.
je prefere la replique de Mouloud Bousselat a sa co equipiere "mariejo, s'il te plait arrete de parler sport, c'est comme si moi je parlai de haute couture..."
protection des espaces verts : par ailleurs, etes vous bien sur qu'il n'y a pas dans les cartons de M Doucet l'installation d'un mutliplex ? et demandez lui donc ou il le mettra.
ou avez vous vu l'installation d'une patinoire sur la Plaine ?
budget : n'avez vous jamais entendu parler du PPP ? (partenariat public privé)
votre approche de ce dossier , pour interessante qu'elle soit , est un peu approximative, me semble t il ?
je ne doute pas que vous ayez ete consulté sur le projet SPORT de la liste a laquelle vous appartenez, et j'ettenbds donc votre commentaire.
partenariat public privé, n'est ce pas le moyen d'additionner les défauts des deux systèmes ? c'est un dispositif qui n'avait pas fait ses preuves, qui fut abandonné, et qui revient mainenant : je ne suis pas convaincu de l'intérêt de mélanger une logique de service public avec une logique du privé.
@ Philippe Métézeau : Je raconte l'histoire comme je l'ai vécue ; les interprétations sont de votre fait !
Sur les projets de Philippe Doucet concernant la plaine, son projet me semble clair : jardins familiaux, ferme pédagogique, extension du parc des Cerisiers.
Sur le projet de votre liste concernant la Plaine, la page 11 m'avait semblé explicite, puisque "transférer la patinoire" est le premier sous-point du paragraphe "Créer un grand centre sportif et de divertissement sur la Plaine", juste avant le rugby, le BMX, le cyclo-cross, le bowling et "une aire de practice de golf". Ceci dit, s'il s'agit simplement d'une maladresse de mise en page, je m'en réjouis !
Sur le PPP, j'ai répondu par avance dans le billet : un partenaire privé n'investit qu'en fonction des revenus qu'il peut tirer du projet ! Installer un centre de loisirs sur un terrain aussi enclavé est l'assurance d'une rentabilité faible. A l'arrivée, quel que soit le mode de financement du complexe (PPP ou emprunt public) ce sont les contribuables qui paieraient.
@ triton : Je distinguerais deux types de PPP (pour simplifier !) :
a) ceux où le partenaire privé avance l'argent destiné à construire un service public non marchand (par exemple une prison) et est payé ensuite par l'argent public à mesure que le service est utilisé. La Cour des Comptes a amplement démontré que la formule est généralement perdante pour le contribuable ; c'est juste une façon de transférer "hors bilan" ce qui serait de l'endettement public, avec un coût ("taux d'intérêt") plus élevé.
b) ceux qui concerne un service public marchand (même si le prix des usages est inférieur au coût), comme un théâtre, une patinoire, un tunnel sous la Manche, etc. ; et où les "tickets" payés par le public utilisateur constituent au moins une partie de la rémunération l'investisseur. Le privé est souvent mieux apte qu'une collectivité locale à s'intéresser au public final, à communiquer sur le service proposé, bref, à favoriser le succès du service (une collectivité tend à se focaliser sur l'investissement réalisé, et, une fois le cordon coupé, sur le fonctionnement "sans vagues" ; et si le public ne vient pas, la tentation est de le lui en faire porter la responsabilité !). Mais même dans ce cas de figure, il y a beaucoup de conditions pour que ça marche : que le service ne soit pas en monopole, que le privé opérateur puisse facilement être changé en cas de non-respect de ses engagements, que la collectivité ne dédommage pas le privé en cas de faible fréquentation, que le privé porte le risque du financement sans clause de sauvetage, etc. : les configurations inverses encourageraient le privé à chercher son profit dans les litiges avec la collectivité, plutôt que dans le succès auprès du public.