J'ai commencé à préparer un billet politologique très construit sur l'UDI. Mais Laurent de Boissieu le fera sans doute mieux que moi (attention quand même Laurent, il y a des nuances subtiles entre droite et centre-droit, comme entre Paris et province, entre le sabre et le goupillon, etc.).

Entre temps je reçois quelques mails théâtraux de militants MoDem qui annoncent rejoindre l'UDI. Je lis aussi que, là où des élus de poids ont rejoint l'UDI (Nord-Pas de Calais, Seine-Saint-Denis), ils sont suivis.

C'est très bien. La petite ou grande "sensibilité" du centre sera ainsi manifestée dans des Conseils municipaux, généraux ou régionaux.

L'opinion publique veut[1] des chefs qui n'aient pas l'air normaux, avec de gros partis soudés autour. Mais elle aime aussi leur donner des contrepoids, des petits partis satellites qui peuvent faire semblant de menacer de partir[2], à la limite entre les directeurs de conscience et les fous du roi, entre les retourneurs de veste et les bisounours. EELV et l'UDI font partie de ce cercle sympathique, pour qui on vote aux élections jugées secondaires. Ou auquel les "chefs" accordent quelques strapontins sur des listes.

Donc l'UDI peut bien atteindre 5 ou 7% et faire élire, ou étiqueter, plusieurs milliers de conseillers aux prochaines municipales.

Un club de bon voisinage, d'élus du centre et de droite voulant échapper à la discipline un peu pesante de l'UMP, voire à des adhérents un peu lourds ici ou là, ça ne peut pas faire de mal…

… mais je ne suis pas élu, et j'échappe déjà à l'UMP ! Le Mouvement démocrate, c'est déjà ça :-)

L'UDI, donc, c'est très bien, mais à peu près insignifiant.

L'urgence pour la France, ce n'est pas d'augmenter la dose de centre-g'droi'che, c'est de sortir de la crise et de retrouver confiance en son avenir.

Notes

[1] Dans sa majorité.

[2] PS : plus précisément, faire semblant de se fâcher. Ne jamais partir, et ne jamais menacer, ce serait mal pris par le "gros".