M. Xavier Darcos propose la fermeture administrative des entreprises qui emploient des travailleurs sans papiers.

Tant mieux, si cela peut démolir l'argument spécieux : "les gouvernements sont complices des filières de trafic d'êtres humains parce que notre économie repose sur l'exploitation de la misère, la preuve, on s'attaque aux pauvres émigrés mais on laisse faire leurs employeurs".

Sauf que ... les employeurs de travailleurs sans droit de travail risquent déjà 5 ans de prison. D'ores et déjà, un dirigeant d'entreprise qui achète une prestation peut passer au tribunal parce que son fournisseur emploie des travailleurs sans papiers.

Or il semble que ça ne suffise pas : le travail illégal serait massif, selon le Ministre.

Alors, est-ce une question de niveau annoncé des sanctions ?

Si des entreprises emploient aussi facilement des travailleurs illégaux, c'est sans doute que ... beaucoup d'entre eux ont des papiers. Faux. Ou ceux de quelqu'un d'autre.

Comment aider l'employeur à être en règle ? à s'assurer de la situation administrative du travailleur à qui il va proposer un contrat ?

Je suis sûr que l'administration peut faire beaucoup en ce sens. Et peut assurer à l'employeur qu'il ne sera pas poursuivi si, de bonne foi, il a fait toutes les vérifications prévues et raisonnables.


Dans "L'audace d'espérer", Barack Obama raconte que, pour dissuader l'embauche de clandestins, il a fait voter une loi qui interdisait la discrimination salariale - ainsi, l'employeur aurait tout intérêt à choisir la sécurité juridique en employant des travailleurs en règle.

Qui le lui a reproché ? Des Républicains...

Leur argument ? Ça allait coûter plus cher aux entreprises, puisque de toute façon, les employeurs allaient préférer faire appel aux illégaux taillables et corvéables à merci.

Arguments spécieux, écrivais-je il y a quelques lignes ...