Démocrate sans frontière - Gouvernements cigales et gouvernements fourmis, le palmarès - CommentairesFrédéric Lefebvre-Naré2023-12-08T20:22:19+01:00urn:md5:c926d26e6efa800df49e776963d7f525DotclearGouvernements cigales et gouvernements fourmis, le palmarès - FrédéricLNurn:md5:868960778d30e27e040c9d250b01b9bb2011-11-18T22:46:00+01:002011-11-18T23:46:00+01:00FrédéricLN<p>@ tricasse, Séverac Hugues : oui, vous mettez en évidence que ce n'est pas si simple, en particulier parce que les effets des politiques publiques sont décalés dans le temps :</p> <p>1) si les dépenses publiques sont des investissements qui rapportent ensuite des recettes, elles ne creusent pas la dette à long terme, au contraire…</p> <p>2) tandis que si ces dépenses sont consommées, elles la creusent ; et pire, si ce sont des engagements de dépenses récurrents : c'est l'approche que François Ecallé développe ici <a href="https://web.archive.org/web/20170906051033/http://www.debateco.fr/observatoire-des-finances-publiques/qui-est-responsable-du-deficit-public" title="http://www.debateco.fr/observatoire-des-finances-publiques/qui-est-responsable-du-deficit-public" rel="ugc nofollow">http://www.debateco.fr/observatoire...</a></p> <p>3) mais au fond, ce n'est pas à la nature des dépenses qu'on le mesure, c'est à la croissance durable qu'elles suscitent… encore faut-il être capable d'imputer la croissance future à des décisions passées, ce qu'amha personne ne sait calculer, on en arrive à de légitimes avis d'experts ou de citoyens.</p> <p>Pour reprendre l'exemple du gouvernement Jospin, je pense que 1. son action a suscité assez rapidement de la croissance, notamment parce que les acteurs économiques (du demandeur d'emploi à l'émir investisseur) avaient confiance dans la parole des gouvernants, 2. cette croissance n'était pas durable, en tout cas elle n'a pas résisté aux chocs d'avril et septembre 2001, 3. il a au contraire légué aux finances publiques de lourdes charges sans espoir de recettes équivalentes.</p> <p>Mais ce n'est qu'une opinion.</p> <p>C'est pour ça que j'aime bien aussi les chiffres bruts, tous modèles complexes et peu vérifiables mis dans la poche !</p>Gouvernements cigales et gouvernements fourmis, le palmarès - Sévérac Huguesurn:md5:87ee6bdaee1c6de1b14043250ae638942011-11-12T02:22:00+01:002011-11-12T03:22:00+01:00Sévérac Hugues<p>Bonjour Frédéric,<br/> Ton article est très intéressant, mais il a néanmoins un défaut important: il néglige complètement l'effet des politiques publiques sur la croissance.<br/> Avec ton analyse, un déficit public qui a un effet positif sur la croissance (déplace le point à droite dans ton premier tableau) est moins bien noté qu'un déficit qui n'en a n'a pas.<br/> Il part du postulat implicite que le déficit est la conséquence de la croissance, et les choses sont plus compliquées.<br/> Surtout qu'en France, l'état étant très présent, il contribue directement à la croissance à travers ses dépenses directes (que l'on retrouve directement dans le PIB pour les secteurs non marchands)<br/> Autre ex. les comparaisons internationales (où il faut raisonner en PIB / hab) montrent que le gvt jospin a plutôt fait une meilleure croissance que les autres pays européens, ce qui peut laisser supposer qu'il a déplacé la courbe à droite et que son bilan est meilleur qu'écrit. De même, le gvt Fillon a fait moins de récession que nos voisins.</p>Gouvernements cigales et gouvernements fourmis, le palmarès - tricasseurn:md5:7d315ed511e58689cafd6c8b8f76104f2011-09-08T12:02:00+02:002011-09-08T13:02:00+02:00tricasse<p>La question de la répartition investissement/fonctionnement (et de ce qu'on finance dans chacun) est aussi à garder à l'esprit, des dépenses d'investissement ne montrant leurs fruits qu'à terme alors que la dépense est immédiate, et des dépenses de fonctionnement n'ayant que des effets immédiats (en général). Idem quand, comme vous le signalez, Raffarin "hérite" des 35 heures votées par Jospin et de ses réductions de charges. Mais c'est en effet déjà plus poussé que le Monde, qui mériterait de consacrer un peu plus de temps à ce type d'analyses, qui font la valeur ajoutée d'un journal !</p>Gouvernements cigales et gouvernements fourmis, le palmarès - FrédéricLNurn:md5:d59ceb4906a08696b3958199d68dfba22011-09-01T22:26:00+02:002011-09-01T23:26:00+02:00FrédéricLN<p>@ Proteos : effectivement, j'ai été surpris de voir que les gouvernements des années 60-début 70, périodes de grande croissance, avant la crise du pétrole et le chômage de masse, et sans la guerre d'Algérie… arrivaient à peine à l'équilibre primaire. Je comprends mieux pourquoi les gouvernements d'aujourd'hui se plaignent de situations "très contraintes"… alors que 2% de croissance annuelle de la valeur produite, c'est encore une performance extrêmement élevée, à l'échelle de l'Histoire.</p>Gouvernements cigales et gouvernements fourmis, le palmarès - Proteosurn:md5:c7488ecbe76984a55373a700f6fbef9d2011-08-21T11:23:00+02:002011-08-21T12:23:00+02:00Proteos<p>Excellent billet! Ça me paraît en effet nettement mieux que les graphes proposés dans la presse ces derniers temps et qui ne tiennent absolument pas compte de la conjoncture économique.</p> <p>On voit tout de même avec votre graphe que les gouvernement de la fin des années 60 et des années 70 seraient assez peu vertueux et que même les gouvernements Raffarin & Villepin sous lesquels l'effort n'a pas particulièrement été important en matière de réduction des déficits sont plus vertueux. Il me semble qu'il y a des différences majeures entre la période avant 1980 et celle après 1990:</p> <ul> <li>le système de Bretton Woods qui permet grâce aux contrôle des transferts internationaux de capitaux d'éroder la dette en maintenant des taux réels négatifs et en engendrant une inflation plus forte (ce qui renforce l'érosion de la dette).</li> <li>le régime de croissance est différent: dans les années 60, le taux de croissance moyen devait être de l'ordre de 4%/an alors qu'on est descendu autour de 2%/an, ça force les politiques à s'adapter. Ce serait intéressant de voir ce que donne votre régression linéaire si on exclut les gouvernements d'avant 1990</li> </ul> <p>Pour aller plus loin, la croissance me semble avoir plutôt une influence sur la variation du déficit primaire que sur son niveau brut: si on a une année avec une récession puis qu'elle est suivie d'une année de forte croissance, on aura l'impression d'un gouvernement dépensier l'année de forte croissance, alors qu'il part d'un niveau de déficit important. L'autre point, c'est le stock de dette accumulé: quand on a un stock de dette de 20% du PIB, on peut se permettre d'être un peu dépensier, les conséquences sont minimes. Par contre, si après une récession on a un niveau de dette élevé (mettons >80%), il vaut mieux le réduire rapidement pour pouvoir faire du déficit pendant la suivante pour relancer l'économie. À défaut on se retrouve dans le cas de l'Italie. Évidemment, il y a des situations intermédiaires.<br/> Qu'en pensez-vous?</p>Gouvernements cigales et gouvernements fourmis, le palmarès - Fabrice_BLRurn:md5:5d8028a390a4abaf025b933c779488a62011-08-17T20:10:00+02:002011-08-17T21:10:00+02:00Fabrice_BLR<p>@FredericLN</p> <p>"Donc quand j'écris "Je propose d'appeler un gouvernement "dépensier et mauvais gestionnaire" si le solde primaire est négatif", c'est une sorte de convention ou d'hypothèse. Il faudrait d'autres hypothèses et modes de calcul pour étayer plus solidement la réponse. Disons que le test fait ci-dessus me semble déjà plus solide que les graphiques qui circulent ces temps-ci à partir du Monde."</p> <p>Absolument d'accord avec toi. Mon message n'était là que pour compléter ta présentation.<br/> Encore merci pour cette entrée de blog fortement instructive.</p>Gouvernements cigales et gouvernements fourmis, le palmarès - FrédéricLNurn:md5:6943c64333aa7f18267df37e854960152011-08-17T09:46:00+02:002011-08-17T10:46:00+02:00FrédéricLN<p>"elle néglige beaucoup les effets à long termes. Notamment la valorisation des engagements de l'état." -> c'est tout à fait exact. Et on peut aussi espérer qu'une politique dépensière crée de la croissance future, donc des recettes (encore que : les dépenses de fonctionnement ont surtout un impact de court terme).</p> <p>Donc quand j'écris "<span class="Apple-style-span" style="color: rgb(17, 17, 17); font-family: Georgia, 'Times New Roman', 'New York', serif; font-size: 13px; line-height: 15px; ">Je propose d'appeler un gouvernement "dépensier et mauvais gestionnaire" si le solde primaire est négatif", </span>c'est une sorte de convention ou d'hypothèse. Il faudrait d'autres hypothèses et modes de calcul pour étayer plus solidement la réponse. Disons que le test fait ci-dessus me semble déjà plus solide que les graphiques qui circulent ces temps-ci à partir <a href="https://web.archive.org/web/20170906051033/http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/08/10/a-qui-appartient-la-dette-de-la-france_1558009_823448.html" rel="ugc nofollow">du Monde</a>.</p>Gouvernements cigales et gouvernements fourmis, le palmarès - Fabrice_BLRurn:md5:001e501fcb9e8b5d4e21b7a4875dd13a2011-08-17T02:48:00+02:002011-08-17T03:48:00+02:00Fabrice_BLR<p>Merci beaucoup pour cet article, qui permet d'expliquer avec beaucoup de pédagogie, qu'il est parfois nécessaire de creuser par delà la communication officielle des organes partisans, si l'on souhaite comparer convenablement l'exécution budgétaire des différents gouvernements.</p> <p>Un petit bémol à cette analyse: elle néglige beaucoup les effets à long termes. Notamment la valorisation des engagements de l'état. En effet, bien souvent l'état accorde une garantie, via une loi, dont le coût n'est pas convenablement évalué.</p> <p>L'exemple typique de ce genre de garantie, c'est le GVT. En effet, le Glissement Vieillissement Technicité assure aux agents de l'état une augmentation de pouvoir d'achat supérieure à l'inflation. Ce qui amène d'ailleurs un problème sur le long terme puisque les agents publics gagnent désormais plus d'argent *en moyenne* que ceux du privé. On peut citer aussi le problème de la loi sur les 35h qui prévoyait un retour à l'emploi plus efficace que ce qui s'est avérée. Du coup, en raisonnant de manière assurantielle, on a ouvert des garanties sans réfléchir aux montants des primes à prélever, et comme d'habitude on a laissé à nos enfants (voire petits-enfants) le soin de régler le problème...</p>